INTRODUCTION

Dans le débat sur la réglementation du tabac, une question persiste : pourquoi certains pays restreignent-ils l'assortiment de cigarettes électroniques et de saveurs de liquides, voire interdisent-ils la vape tout simplement, alors que les cigarettes traditionnelles demeurent autorisées partout dans le monde ?

Les réponses à cette question complexe sont souvent liées à des intérêts économiques et politiques. Les industries du tabac et pharmaceutiques jouent un rôle central dans ce débat.

Industrie du tabac

Les fabricants de cigarettes traditionnelles ont un intérêt financier évident à maintenir leur part de marché et à protéger leurs bénéfices.

Si les cigarettes électroniques deviennent trop populaires et réduisent la demande de cigarettes traditionnelles, cela pourrait menacer leurs activités commerciales.

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Industrie pharmaceutique

Les entreprises produisant des produits de sevrage tabagique, comme les patchs et les gommes à mâcher, pourraient également avoir un intérêt économique à restreindre les cigarettes électroniques.

Si les cigarettes électroniques deviennent une alternative plus populaire pour arrêter de fumer, cela pourrait réduire la demande pour leurs produits.

Recettes fiscales

Les gouvernements perçoivent des taxes importantes sur la vente de cigarettes traditionnelles, représentant une source de revenus significative. 

Si les cigarettes électroniques deviennent une alternative plus populaire, cela pourrait diminuer les recettes fiscales provenant de la vente de tabac.

Incertitudes économiques

Les préoccupations économiques concernant l'impact à long terme des cigarettes électroniques sur divers secteurs, y compris l'agriculture (culture du tabac), la fabrication, la vente au détail... peuvent également influencer les réglementations. Certains acteurs économiques craignent les perturbations que pourraient entraîner les changements rapides dans les habitudes de consommation du tabac.

Influence politique

Les lobbyistes associés à l'industrie du tabac et à d'autres industries connexes exercent souvent une pression sur les décideurs politiques pour influencer les réglementations en matière de tabac, mettant l'accent sur la préservation de leurs intérêts économiques.

CAS PARTICULIERS

Angleterre

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé en octobre dernier son intention d'étendre l'interdiction de la vente de cigarettes afin que le Royaume-Uni puisse progressivement devenir un pays sans tabac.

Actuellement, l'âge légal pour l'achat de cigarettes au Royaume-Uni est de 18 ans, et le gouvernement envisage d'augmenter cet âge légal d'un an chaque année.

En 2007, le gouvernement britannique avait déjà relevé l'âge légal de vente de tabac de 16 à 18 ans, ce qui a entraîné une réduction de 30 % de la prévalence du tabagisme chez les jeunes de 16 et 17 ans, selon les statistiques fournies par le bureau de M. Sunak.

Si cette loi était adoptée d'ici 2027, cela signifierait, selon les déclarations de Rishi Sunak, qu'un jeune de 14 ans aujourd'hui ne pourrait jamais acheter légalement de cigarettes. Ces changements pourraient potentiellement conduire à l'émergence d'une "génération sans tabac".

Si le Parlement approuve la proposition, le changement juridique ne s'appliquera qu'en Angleterre, et non en Irlande du Nord, en Écosse et au pays de Galles.

Nouvelle-Zélande

En 2022, le pays avait adopté une législation novatrice qui introduisait un âge minimum de plus en plus élevé pour fumer afin d'empêcher ceux nés après 2008 de pouvoir jamais acheter légalement des cigarettes.

La loi était conçue pour prévenir des milliers de décès liés au tabagisme, et économiser des milliards de dollars au système de santé.

Cette législation, qui a inspiré le plan au Royaume-Uni pour éliminer le tabagisme pour les générations futures, devait être mise en œuvre à partir de juillet 2024.

Cependant, le nouveau Premier ministre néo-zélandais, Christopher Luxon, a décidé de supprimer ces restrictions avant mars 2024, en utilisant les recettes de la vente de cigarettes pour financer des réductions d'impôts…

CONCLUSION

En résumé, bien que cela puisse sembler paradoxal du point de vue de la santé publique, les intérêts économiques et politiques peuvent influencer les décisions concernant la réglementation du tabac, conduisant parfois à des restrictions sur les cigarettes électroniques tout en permettant la vente continue de cigarettes traditionnelles.