Nous vous avions parlé des principales idées reçues concernant la cigarette électronique et la santé dans un précédent article. Aujourd’hui nous allons nous pencher plus spécifiquement sur la nicotine.

Il va de soi que le présent article n’est aucunement une incitation à la consommation de nicotine ou de produits nicotinés. Il vous est proposé à titre d’information.

On dit que « La nicotine est mauvaise pour la santé »

Cette affirmation provient directement de l’amalgame qui est systématiquement fait entre tabac et nicotine.
Certes, la nicotine représente le principal facteur de dépendance dans la cigarette. C’est essentiellement elle qui va faire que nous avons de grosses difficultés à nous défaire de la cigarette traditionnelle. Son plus gros défaut est par conséquent son côté addictif.
Mais elle ne représente pas de risque spécifique pour la santé aux doses consommées par un fumeur ou un vapoteur. En effet, nous ne le répéterons jamais assez, c’est la fumée issue de la combustion qui est hautement toxique et qui tue ! Par ailleurs, rappelons que les produits de vapotage ne contiennent pas de tabac et qu’il est tout à fait possible de vapoter sans nicotine.

On dit que « La nicotine n’est pas naturelle »

C’est faux. La nicotine est un alcaloïde présent dans les plantes de la famille des solanacées (qui englobe également certains légumes, comme les tomates, les pommes de terre ou les aubergines).
Elle est extraite de feuilles séchées de la plante de tabac.

On dit que « La nicotine rend dépendant »

Oui, c’est vrai. La nicotine a un effet stimulant et favorise notamment la libération de dopamine, neurotransmetteur fortement impliqué dans diverses formes de dépendances et qui déclenche la sensation de plaisir.
La demi-vie d’élimination de la nicotine est de 30-120min en fonction de la quantité absorbée. Le corps la métabolise donc assez rapidement. Cela signifie qu’un fumeur aura des symptômes de manque comme la nervosité ou l’irritation après peu de temps. Ces symptômes sont perçus comme un stress, qui disparaît lorsqu’une cigarette est consommée. Cette dernière est alors faussement assimilée à de la détente.

En réalité le stress ressenti est provoqué par le manque de nicotine. Il a par ailleurs été démontré que le niveau de stress de base est plus élevé chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.

Notons également que les puissants effets addictifs de la nicotine seraient liés à son association avec certains composés présents dans le tabac et au shoot nicotinique lorsque l’on fume.
Ce shoot, extrêmement rapide et puissant lorsque l’on fume une cigarette, comble rapidement le manque. La diffusion et l’assimilation de la nicotine étant moins rapides avec les substituts nicotiniques (vape, patchs, etc.), ces produits sont donc nettement moins addictifs.

On dit que « La nicotine est cancérigène »

Faux ! La nicotine n’est pas cancérigène ! Comme évoqué précédemment, c’est la combustion de la cigarette qui l’est. La fumée contient de nombreuses substances toxiques comme du goudron ou du monoxyde de carbone qui favorisent l’apparition du cancer.

La nicotine agit sur pratiquement tous les systèmes physiologiques de l’organisme (cerveau, circulation sanguine, production d’insuline, sécrétions hormonales), elle n’est toutefois pas responsable des cancers induits par le tabagisme.
D’ailleurs la cigarette électronique permet au fumeur de satisfaire son besoin en nicotine tout en limitant son exposition aux agents cancérigènes de la cigarette traditionnelle.

On dit que « On peut faire une surdose de nicotine »

Dans les quantités utilisées dans la vape, on est à l’abri d’un risque de surdose à proprement parler. En effet, lorsque l’on consomme trop de nicotine (en tirant par exemple trop souvent sur sa cigarette électronique), le corps nous le fait rapidement savoir par des symptômes sans gravité tels que maux de tête, bouche sèche, étourdissements et troubles digestifs (nausées et vomissements).

Vous avez entendu dire que la nicotine pouvait tuer ? On a arbitrairement répété pendant 150 ans que c’était le cas si elle était absorbée à haute dose, soit environ 60mg pour un adulte.  En 2013 des chercheurs se sont penchés sur la question et sont arrivés à la conclusion que cette valeur était bien trop basse. La dose létale se situerait entre 500mg et 1g de nicotine.

Rappelons tout de même qu’il est vivement recommandé de ne pas avaler la nicotine, et surtout de la garder hors de portée des enfants et des animaux.

On dit que « La nicotine est aussi dangereuse que les drogues dures »


Comme évoqué précédemment, la nicotine en elle-même n’est pas dangereuse pour la santé. Il s’agit toutefois d’une substance psychoactive (comme la caféine ou la théine) et très addictive.

Mais elle ne représente pas de danger pour l’homme dans son utilisation classique.

On dit que « La nicotine est un antidépresseur »

C’est vrai. De nombreux fumeurs recherchent, sans le savoir, l’effet antidépresseur de la nicotine.
En effet, la nicotine inhibe la production de monoamine-oxydase A, substance naturellement présente dans le cerveau, et favorise la libération de messagers chimiques (des neuromédiateurs comme la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline) qui jouent un rôle dans le plaisir et la sensation de bien-être.
Le sevrage peut, au vu de ce qui précède, engendrer un état de déprime ou de dépression. Cet état s’atténue généralement après 10 à 30 jours et disparaît après 2 mois.
Soulignons que tout le monde ne ressent pas ces symptômes et qu’ils peuvent être amoindris voire éliminés par des techniques adéquates (substitut nicotinique – par exemple e-cig, soutien de professionnels, etc.) pour les personnes en souffrant.