Introduction


Le 23 mars 2020, le Prof. Farsalinos, présentait une méta-analyse de 5 études chinoises concernant la prévalence du tabagisme chez les patients hospitalisés atteints du COVID-19. Il l’a comparée avec celle constatée dans la population générale. Des chiffres exceptionnellement faibles ont été observés chez les patients hospitalisés avec le COVID-19. Ce constat a mené à l’hypothèse d’un rôle protecteur de la nicotine.

Chiffres, hypothèses et explications


Le 3 avril, le Prof. Farsalinos a publié une nouvelle analyse portant sur 13 études différentes, soutenant les chiffres de la première. Le texte complet, soumis le 6 avril 2020 au journal Internal & Emergency Medicine, accepté mais pas encore publié, est disponible ici.

Les travaux du Prof. Farsalinos ont inspiré de nombreux spécialistes, comme par exemple les chercheurs de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Différents acteurs de la santé ont pris la parole sur le sujet. En voici les principaux éléments :

Les chiffres montrent qu’en France, sur 11'000 patients admis à l'hôpital début avril, seuls 8,5 % étaient fumeurs. Une proportion très faible au regard du nombre de fumeurs dans le pays (25,4 %). En Chine, seuls 12.6% des personnes contaminées étaient fumeuses, alors que la proportion de fumeurs dans la population est de 28%.

Le constat est qu’il y a 5 fois moins de fumeurs chez les personnes infectées par le coronavirus, que ce soit en consultation ou en hospitalisation. Ce qui représente 80% de moins qu’attendu !

Mais pourquoi ?
L’hypothèse est que la nicotine aurait un effet barrière contre le coronavirus. C’est-à-dire qu’elle empêcherait le virus de pénétrer et se fixer dans les cellules. Ce phénomène serait lié au module d’un récepteur cellulaire appelé ACE2, qui se trouve être une porte d’entrée au coronavirus dans nos cellules.
De plus, la nicotine pourrait atténuer la réponse immunitaire excessive qui génère les cas les plus graves.
Une autre hypothèse est que le sevrage nicotinique brutal, en cas d’hospitalisation par exemple, pourrait aggraver l’état des patients atteints du virus.

Et après ?
Forts de ces constats, les chercheurs français vont lancer un nouvel essai clinique : des patches de nicotine vont être administrés aux soignants en préventif, aux patients hospitalisés et à des patients en réanimation. Une évaluation rigoureuse de ces approches est en train d’être mise en place avec le soutien du Ministère de la Santé français.
Le Prof. Dautzenberg souligne toutefois « qu’il faut être très vigilant sur les effets secondaires de la nicotine, surtout pour les non-fumeurs ». En effet on le sait, la nicotine a pour effet secondaire d’être hautement addictive, ce qui représente son principal défaut.

Pour résumer son propos, Bertrand Dautzenberg utilise une image parlante : "On ne soigne pas une grippe en se tirant des coups de feu dans le poumon, il ne faut pas que le remède soit pire que la maladie".

Il va de soi qu’il n’est pas question de se jeter sur un paquet de cigarettes pour se protéger du COVID-19. Nous parlons bien ici de nicotine et pas de cigarette traditionnelle à combustion ! De plus, il faut des études pour confirmer que les hypothèses émises sont bien correctes. Donc, pas question non plus de se ruer sur les patchs de nicotine en pharmacie, ni d’augmenter le dosage de nicotine dans sa vape.

Mais disons-le, que ces résultats aillent dans le sens des constats effectués à ce jour ou pas, de nombreux experts sont unanimes : il vaut mieux passer à la vape que de continuer de fumer ! Non seulement elle est 95% moins nocive que la cigarette traditionnelle, mais elle n’engendre pas de comorbidités liées à des facteurs aggravants comme des troubles cardiovasculaires.

Conclusion


Les chercheurs ont constaté un écart important entre la prévalence de fumeurs atteints du COVID-19 en ambulatoire ou en hospitalisation par rapport à la prévalence de fumeurs dans la population, et ce dans plusieurs pays.
L’hypothèse est que la nicotine aurait un effet barrière contre le coronavirus.
Des études sont aujourd’hui nécessaires pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.

Merci pour votre lecture.

L'équipe Sweetch